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Abdication au Qatar : changement de cap ?

ahmed halfaoui
ahmed halfaoui <halfaoui@hotmail.com>
 23:28 (Il y a 8 heures)
 
à

http://www.lesdebats.com/editions/260613/les%20debats.htm

 

Le " changement " d'émir au Qatar, cette tête de pont étatsunienne au Moyen-Orient, pourrait bien être dans une certaine mesure l'élément d'une reconfiguration de l'agenda atlantiste pour la région. L'hypothèse repose sur le fait que le verrou syrien n'a pas sauté comme prévu par les " think tank " de l'OTAN, pour ouvrir la voie à une destruction du bastion iranien. La résistance de l'Etat syrien, appuyé par l'écrasante majorité de la population, sans laquelle il n'aurait pu faire face à la guerre par procuration qui lui a été imposée, a déjoué tous les pronostics. Il se permet même une contre-offensive qui sème le doute et la panique au sein des " amis de la Syrie ", dont le seul argument est constitué par une présumée " Coalition " qui peine à satisfaire aux critères de représentativité de la fiction d'un peuple révolté, exprimé par une nébuleuse dénommé pompeusement " armée syrienne libre ". Au bout de deux années d'injection d'armes, d'argent et de " rebelles ", le constat est implacable, la réalité des faits gagne chaque jour un peu plus de terrain. Au point de pousser les Etats-Unis à prendre pour leur seul compte le dossier et de s'isoler pour le négocier avec la Russie, au grand dam de leurs satellites européens. Chez les vassaux arabes, l'heure est aussi au désenchantement. L'épopée des pétromonarques, qui devait en faire les satrapes des Arabes et assimilés, si elle a connu l'illusion d'aboutir par la destruction de la Libye et par l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans au pouvoir en Tunisie et en Egypte, ou par l'obtention de strapontins au Maroc, est stoppée nette.

 

Le plan judicieusement étudié d'un " printemps ", qui récupérerait le mécontentement populaire et conjurerait l'émergence d'alternatives antilibérales, n'a pas fonctionné. L' " exception algérienne " ajoutée aux flops des "grandes batailles" de Damas et d'Alep, sur fond d'irruption de l'axe Moscou-Pékin sur la scène et de déstabilisation du gouvernement de Rajab Tayeb Erdogan en Turquie, ont mis fin au triomphalisme.

Alors, le Qatar promu fer de lance des " révolutions " a du plomb dans l'aile. Une nouvelle dynamique doit être mise en place, dans une tentative de conserver les acquis et de sauver la face. Fortement identifié en tant que mercenaire de l'OTAN, haï par la " rue arabe ", stigmatisé par la presse occidentale à cause de son intrusion financière en France en particulier, l'émir qui abdique au profit de son fils, ne pouvait plus servir la cause, il a atteint son seuil d'obsolescence et sa télévision Aljazeera a perdu de son éclat. Son successeur, dans une acception personnalisée du pouvoir, pourrait sans trop de discrédit permettre une révision de l'attitude de l'émirat.

Washington, dont le rôle est plus qu'évident dans l'opération, voulait un nouveau visage pour le remaniement qu'elle a mis en œuvre dans son approche de la problématique régionale. Il s'agit de s'adapter au cours nouveau en se débarrassant d'une figure trop connotée et caricaturale. Ce qui devrait se confirmer à travers le mode de préparation des prochaines formules de gestion de la crise syrienne.   

Par Ahmed Halfaoui

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