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Transition chaotique par Sofiane Aït IflisÉDITO Par Sofiane Aït Iflis

Le 17/10/20188

Les députés de la majorité parlementaire ont observé hier un piquet de grève devant l’Assemblée populaire nationale, avec la ferme détermination, quitte à user de la force physique, d’empêcher Saïd Bouhadja d’accéder à son bureau. Si ces élus peuvent avoir quelques raisons de protester contre leur président, le procédé auquel ils ont recouru, en désespoir de cause peut-être, est contestable. Mais à ce niveau de l’exercice politique, de responsabilité aussi, l’on doit être normalement moins porté sur de telles démonstrations violentes, à plus forte raison lorsque celles-ci discréditent une institution de l’importance de l’APN. Mais il n’y a peut-être pas lieu de s’étonner, outre mesure, de ce qui se déroule actuellement au palais Zighoud-Youcef, tant est que la violence est consubstantielle au système politique algérien. Un système né dans la violence, s’y est nourri depuis toujours et en a produit et usé à chaque fois que les contradictions en son sein se sont exacerbées. Il y recourt comme par réflexe acquis, surtout lorsque les contradictions ont trait au pouvoir, plus précisément quand il s’agit d’organiser une succession au sommet de l’État. Les transitions ont d’ailleurs rarement été apaisées. Dès l’indépendance, voire même bien avant. Et le FLN, jadis parti-État et qui agit aujourd’hui comme le premier de cordée dans cette révolte contre Bouhadja, en est tellement imprégné que souvent, même ses conflits organiques se résolvent de manière violente, l’affaire dite des “dobermans” en est l’une des expressions les plus saillantes. Cependant, tant que les pratiques de barbouzes relevaient de l’intimité du parti, l’honneur de la République était resté plus ou moins sauf. Mais dès lors que le théâtre de cette violence est une institution de l’État, il en va autrement. Ce qu’ont fait hier les députés de la majorité, incités à cela par les responsables de leurs chapelles politiques, dont l’un n’est autre que le Premier ministre, conforte la piètre image que le pays renvoie en cette période de transition vraisemblablement chaotique.

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