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De quoi Zemmour est-il le nom ? Les chroniques d'un pyromane impuni

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par Chems Eddine Chitour*

« Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit » Guy Bedos 

L'un des grands malheurs des pays occidentaux en général et de la France en particulier , c'est de permettre au nom de la liberté d'expression à des pyromanes haineux, des intellec-cruels communautaristes dénoncés en vain notamment par Pascal Boniface, mais qui continuent à sévir à la fois sur les ondes, les plateaux de télé à telle enseigne qu'ils sont devenus indispensables d'autant que leur fond de commerce plait à cette élite française qui pour se maintenir est capable de s'allier avec le diable pour avoir une visibilité. Nonobstant les lignes rouges encadrées par quelques lois dont la célèbre loi Gayssaut qui interdit de parler de la Shoah, la religion juive, l'Etat d'Israël d'avoir un avis différent, tout est permit et là on a le choix , le fond de commerce est copieux il s'agit de l'émigré, du noir , de l'arabe , du musulman. Ces intellectuels ont table ouverte partout. 

L'entartré BHL, Finkielkraut L'académicien qui s'est fait payer son habit grâce à une collecte, Pascal Bruckner avec sa « tyrannie de la repentance » livre de chevet des hommes politiques, et enfin le sniper tout terrain je veut citer Eric Zemmour qui s'est fait une réputation par les procès qu'il perd et qui contribue à une réputation qui fait vendre sa logorrhée avec toujours un fil conducteur : La France est en perdition, elle risque d'être submergée par les Arabes les musulmans les noirs le grand remplacement –une idée de Renaud Camus recyclée et bonifiée- La France perd sa pureté….        Tout ces ouvrages -quand on a eu un seul on les as tous lu- sont en fait des mises en garde à chasser l'allogène… au profit de l'indigène, celui de souche.. Justement le risible de tout cela est que Eric Zemmour se veut plus royaliste que le roi, « plus français que moi tu meurs » dirait –on. Il est toujours en train à tout prix de se vouloir français de souche envers des Français qui doivent le mépriser solidement mais comme il fait le job qu'ils ne peuvent pas faire- celui de dénoncer et d'insulter ad nauséam les Arabes, les Musulmans,.- ils laissent faire ! Deux affaires récentes nous permettent de connaitre de mieux en mieux le personnage en espérant qu'un jour il soit mis fin à ces attaques récurrentes ad hominem 

Zemmour insulte la mémoire de Maurice Audin 

Les Faits : Le président Macron annonce que la France reconnait sa responsabilité dans le meurtre sous la torture de Maurice Audin ce mathématicien communiste qui s'était engagé pour l'indépendance de l'Algérie. Réaction de Zemmour ,Maurice Audin est un traitre , il mérite douze balles dans la peau ». Ces paroles sont très graves ! Zemmour brandit le glaive de la justice, juge et condamne à la peine de mort Maurice Audin pour avoir en conscience apporté son aide aussi modeste soit elle au peuple algérien dans sa lutte pour la libération 

« Le polémiste était l'invité de L'Opinion et a été interrogé sur Maurice Audin, Eric Zemmour a été «scandalisé par le comportement d'Emmanuel Macron», qui a reconnu le rôle de la France dans la mort de ce mathématicien de 25 ans. «Je pense que ce M. Audin, mort dans des conditions tragiques évidemment […] Ce type a pris les armes contre la France».: «La torture, vous savez, ça a permis quand même d'arrêter les attentats». (…) Il y a quelques jours, au micro de RTL, il disait au sujet de la guerre d'Algérie, des attaques sanglantes commises par le FLN et au sujet de l'acte d'Emmanuel Macron sur Maurice Audin : «Il n'a pas reconnu un fait historique, il reconnaît la responsabilité de la France, c'est pas la même chose »(1) 

Zemmour remue la fange du racisme identitaire 

Non content d'insulter la mémoire et de développer une vision partiale de la guerre d'Algérie, dans une autre sortie il invective les Français ayant des prénoms qui ne sont pas français en leur disant qu'ils en devraient avoir honte C'est le cas du conflit avec Hapsatou-sy Chroniqueuse à la télévision à qui il déclare : « Votre mère a eu tort de vous appeler ainsi. Elle aurait dû prendre un prénom du calendrier et vous appeler Corinne par exemple, ça vous irait très bien... C'est votre prénom qui est une insulte à la France. « Ceux qui suivent avec attention Eric Zemmour savent que le polémiste tient à ce que sa position sur le sujet soit bien claire pour tout le monde. En janvier dernier, il faisait le même reproche à Fatima Benomar, de l'association «Les effondrées». «L'assimilation, ça veut dire que vous ne vous prénommez pas Fatima. Vous vous prénommez Françoise ou Martine. Vous prenez un prénom du calendrier», insistait-il. Sur LCI, en septembre 2016, alors qu'on lui demandait si Zinedine Zidane, Omar Sy ou Jamel Debbouze étaient «moins français» que lui, il répondait : «Sur le plan juridico-politique, évidemment qu'ils sont aussi Français que moi. Ils ont une carte d'identité, ils sont français, comme vous, comme moi, il n'y a pas de différence, heureusement. En revanche, pour le corps social, c'est-à-dire sur comment ils sont reçus par la population, par le peuple qui est là depuis 1000 ans, oui, ils sont moins français que moi, mes parents ont fait l'effort de me donner un prénom dans le calendrier, c'est à dire français» Hapsatou Sy, elle, n'entend pas laisser sous-entendre qu'elle est moins française qu'Eric Zemmour et que son prénom est «une insulte à la France». La chroniqueuse a lancé une pétition en ligne pour «interdire de médias» le journaliste «Je ne peux absolument pas tolérer que la libre expression d'une opinion soit une excuse pour se permettre de formuler impunément des messages de haine »(1). 

Hamdi Baala rapportant quelques réactions de journaux écrit :« »Abject», titrait l'Humanité un billet mercredi 19 septembre, en réaction à des propos d'Eric Zemmour sur Maurice Audin. (…) Mais c'était compter sans Eric Zemmour. En pleine promotion d'un nouveau livre, l'écrivain a affirmé être «scandalisé» par le comportement du président français. «Moi je pense qu'il [Audin] méritait 12 balles dans la peau. C'était un traître, c'était un type qui était contre la France», a-t-il lancé. Ces propos largement critiqués font suite à une autre polémique causée par Eric Zemmour. Invité ce weekend de l'émission «Les Terriens du dimanche» de Thierry Ardisson, il a lancé à la chroniqueuse Hapsatou Sy que sa mère «a eu tort» de lui donner ce prénom. Les deux polémiques s'ajoutent à deux nombreux dérapages jugés «racistes» du polémiste à travers les années. Des journalistes, des militants anti-racistes et des internautes s'étonnent que, malgré cet historique riche en dépassements, les médias français continuent d'inviter Eric Zemmour et à donner «libre antenne à son racisme». (2) 

Pour David Nakache qui a réagit à ces deux affaires, la coupe est pleine : « Eric Zemmour : trop c'est trop. La légitimation de la torture «qui a permis d'éviter des attentats» contre la France et de l'assassinat de Maurice Audin «qui méritait 12 balles dans la peau» est absolument inadmissible. J'ai suffisamment critiqué Emmanuel Macron par ailleurs pour saluer et son geste vis à vis de la famille de Maurice Audin et l'ouverture des archives concernant les disparus durant la guerre d'Algérie. La censure est une question complexe et délicate, mais le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit. Ce n'est pas le prénom d'Hapsatou Sy qui «fait honte à la France», ce sont les propos d'Eric Zemmour. Dans l'attente de condamnations par la justice de ses propos, j'espère des médias qu'ils auront la décence de ne plus l'inviter »(3). 

Personne n'échappe aux insultes impunies de Zemmour 

Bruno Roger-Petit nous rappelle une autre polémique celle de Zemmour accusant La ministre garde des sceaux de racisme anti-blanc et de favoriser les banlieues ; il écrit : « Eric Zemmour s'en est pris à l'action de la nouvelle ministre de la Justice, Christiane Taubira, qu'il accuse d'angélisme, de communautarisme, et qui, selon lui, s'apprête à rétablir une loi sur le harcèlement sexuel visant les hommes blancs. Bas du formulaire Le corpus de ce billet d'anthologie mérite que l'on reproduise ici la majeure partie des propos tenus par l'éditorialiste de la station familiale. Qu'on en juge : «Dès son arrivée place Vendôme, Christine Taubira s'est montrée impitoyable. Avec des accents presque sarkozystes, elle s'est émue de la souffrance des victimes, et a promis de pourchasser leurs bourreaux, d'être dure avec le crime et les criminels. (…) Mais Christine Taubira sait aussi redevenir douce et compatissante, compréhensive, une maman pour ses enfants. Ces pauvres enfants qui volent, trafiquent, torturent, menacent, rackettent, violentent, tuent aussi, parfois. Ils sont encore des adolescents, mais certains sont encore des chefs de gangs redoutés. D'autres sont encore des apprentis, mais ils apprennent vite. (...) C'est peut être en raison de ce rôle social que notre nouvelle ministre de gauche est pleine de sollicitude pour eux (…) En quelques jours, Christiane Taubira a choisi ses victimes, ses bourreaux. Les femmes, les jeunes des banlieues, sont dans le bon camp à protéger. Les hommes blancs dans le mauvais » (4). 

« Résumons écrit Bruno Rene Petit donc la pensée de notre éditorialiste : « -Les jeunes de banlieue ? On les reconnait à ce qu'ils volent, torturent, violentent et tuent, sans exception ou presque. (…) - L'annonce de la volonté de supprimer les tribunaux correctionnels pour les mineurs délinquants ? Les tribunaux sont d'ores et déjà supprimés nous dit l'éditorialiste. C'est faux, mais cela fait de l'effet. L'action de Christine Taubira ? Des propos de l'éditorialiste, on conclut que c'est une action marquée du double sceau d'un racisme anti-homme blanc et du communautarisme puisque visant à défendre des jeunes de banlieue issus de l'immigration et par conséquent, pour beaucoup d'entre eux, ontologiquement délinquants et/ou criminels. (…) Est-ce le signe que la lépénisation des esprits, du vocabulaire et des comportements sont à ce point actés dans la vie publique de ce pays que celui-ci en vient à ne plus produire les anticorps démocratiques indispensables ? » (4) 
 

Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire 

Plusieurs écrivains et hommes de lettre ont tenu à rappeler à Zemmour d'où il vient et la vanité de tout chercher à plaire à ceux qui divisent au nom de la « limpieza de sangre » La pureté du sang « Nul doute écrit dans un beau texte, que Zemmour eût préféré s'appeler Dupont ou Martin. Mais voilà il se nomme Eric Zemmour et quand on porte un tel nom, on s'abstient de donner des leçons de francité à une invitée prénommée Hapsatou. Avec ma tête de juif errant et mon nom à faire rougir une carpe farcie, en toute logique, mes parents auraient dû me prénommer Schlomo, Mordechai ou Jacob. Par crainte que l'histoire ne bégaye, ils ont préféré nous affubler, mon frère et moi, de prénoms assez passe-partout pour ne point éveiller les toujours possibles soupçons. C'était là une attitude assez commune chez les familles juives européennes qui toutes portaient en elle les traumatismes de la déportation. On ne tenait pas à attirer l'attention et, en cas de malheur, avec ces prénoms neutres au possible, on pourrait peut-être échapper à la prochaine rafle ».(5) « Peut-être que les parents de Zemmour en firent de même: au lieu que leur dernier-né ne s'appelle Samuel ou Nathan, ils le prénommèrent Eric. Il est vrai que d'aller dans la vie en portant le nom d'Isaac Zemmour peut s'avérer être, dans certains cas, une véritable source d'emmerdements. Déjà que le seul vocable de Zemmour porte en lui des sonorités qui sentent bon le couscous à l'agneau, les cigarettes au miel ou les sandwichs au thon baignés à l'huile d'olive. (…) Nul doute que Zemmour eût préféré s'appeler Dupont ou Martin. Eric Martin. Qui sait si à cette heure-ci, avec un patronyme pareil, il ne serait pas déjà rédacteur en chef au Figaro Magazine. Ou président de l'Assemblée nationale. Ou encore, chef de rayon chez Leroy Merlin.Seulement voilà, Zemmour s'appelle Zemmour, Zemmour est aussi juif que Sagalovitsch peut l'être –chacun dans son style– et cet héritage, s'il ne protège pas, hélas, de la connerie, impose qu'on ne puisse pas venir fanfaronner à la télé pour vilipender une invitée qui aurait le malheur de se trimballer avec un prénom qui ne sente pas bon les volcans d'Auvergne » (5). 

Laurent Sagalovitsch lui fait ensuite la leçon en lui montrant que ses « contorsions à faire le beau pour se faire bien voir par les bien pensants français de « souche », sont vaines et qu'il est marqué : « Qu'un Français bon teint eût tenu de telles paroles, c'eût déjà été de trop mais qu'un schnorrer comme Zemmour qui doit être autant gaulois que Rika Zaraï et Popeck réunis, en vienne ainsi à donner des leçons de francité, c'est non seulement risible, grotesque et absurde mais c'est en plus une sorte de crachat que Zemmour s'adresse à lui-même. Que croit-il donc ce petit éditorialiste –je l'ai croisé un jour, il m'arrive à peine à la taille, moi qui dépasse à peine le mètre-soixante-dix– qui s'en va déposer chaque jour de la semaine, ici et là, sa petite chronique pleine de fiel et de ressentiment? Qu'à force de rouler des pelles à toutes les Mariannes de l'Hexagone, de s'époumoner à chanter l'inaltérable gloire du coq français, de dénoncer l'immigrant, voleur de richesses, sous toutes ses formes, d'apparaître comme le parfait zélote de l'identité française en péril, il va finir par faire oublier cette tâche originelle dont son nom est le parfait étendard? » (3) 

«Quand un juif commence à se comporter de la sorte, quand il entend inscrire ses pas dans la communauté nationale au point d'oublier d'où il vient, quand il passe son temps à célébrer à outrance les charmes d'un pays où, quoi qu'il fasse, il sera toujours considéré comme un étranger, lorsqu'il en rajoute des tonnes afin de mieux convaincre le Gaulois de souche de sa parfaite allégeance à la nation française, c'est que ce juif-là est soit fou, soit sot. Soit les deux à la fois. Être raciste et juif est une aberration métaphysique. Quand on porte dans son nom, quand on charrie dans son sang, dans sa chair même, les magnificences et les blessures d'un peuple qui aura connu, tout au long de son histoire, les pogroms et les bûchers, le sang des déportations et l'arbitraire de l'exil, la mise au rebut et l'enfermement au sein de ghettos insalubres, la constante stigmatisation et la vindicte de nations égarées dans l'enfer du nationalisme, on ne vient pas à la télévision dire à une invitée qui porte le joli prénom d'Hapsatou: «Votre mère a eu tort de vous appeler ainsi. Elle aurait dû prendre un prénom du calendrier et vous appeler Corinne par exemple, ça vous irait très bien... C'est votre prénom qui est une insulte à la France. La France n'est pas une terre vierge. C'est une terre avec une histoire, avec un passé. Et les prénoms incarnent l'histoire de la France.» (5) 

Laurent Sagalovitsch conclut en le prévenant que son tour arrivera et ceci malgré ta servilité si par malheur l'extrême droite prenait le pouvoir: « Tu n'as donc toujours pas compris mon petit Zemmour que le jour où tes idées viendraient à devenir celles de la majorité ambiante, le jour où tes glorieux camarades prendront le pouvoir, le jour où tes amis du Rassemblement National et autres groupuscules identitaires plastronneront à la tête de l'État et rêveront à une France enfin blanche et catholique, tout Zemmour que tu as été, tout servile que tu te seras montré, tout «frankaoui» que tu auras essayé d'apparaître, tu seras le premier à dégager et à monter dans un convoi pour Drancy, Pithiviers, Struhof, toutes ces aimables destinations où, naguère, des sbires versés dans la même fureur nationaliste que la tienne envoyèrent à la douzaine de pauvres petits juifs comme toi? Tu penses vraiment qu'à force de te vautrer dans ces fanges du nationalisme le plus fielleux qu'il soit, à rêver de Clovis, de Charlemagne et de Mireille Mathieu, à effeuiller avec amour et ferveur les pages de l'histoire de France, ton nom, tes origines, ton appartenance religieuse finiront pas disparaître au profit d'une identité franco-française qui malgré tout tes efforts, tes courbettes, tes révérences, ne sera jamais la tienne? Jamais. Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire. Et le dernier des Juifs. » (5) 

Je m'appelle Elise et j'emmerde Eric Zemmour 

Elise Thiebault répond a sa façon franche et surtout généreuse aux dérives de Zemmour. Elle rappelle sa généalogie mais surtout le combat pour la dignité humaine de ses parents qui lui ont transmis l'amour du prochain. Elle écrit : « Je suis née en mars 1962 à Marseille et mon prénom à l'état civil est Elisabeth, un prénom hébraïco-biblique qui signifie « le serment de Dieu » (Elisheba). Au nom de tous les miens, Françaises et Français depuis plusieurs siècles, j'ai deux ou trois choses à dire à M. Zemmour. (…) Ce qui fait pleurer M. Zemmour, c'est la défaite de Napoléon au fond de la glaciale Russie en 1812. Et c'est cet individu qui est invité partout pour distiller son fiel et, surtout, délivrer ses certificats de francité dont nous nous battons la moule, ( ;..) cet obsédé identitaire, qui s'est rendu coupable de tant de viols de l'histoire de France que l'Hexagone en a encore mal au cul (oui, j'aime Rabelais, ce génie français ) (…) Quand Zemmour ose dire ce qu'est la France, de son point de vue, c'est-à-dire un délire de nationaliste xénophobe au petit pied, je suis révoltée de voir que seuls lui répondent les Français.es aux origines manifestement mêlées (bravo et merci), alors que les personnes blanches de peau comme moi, qui ne se feront jamais arrêter pour un contrôle au faciès, qui auront un appartement facilement, dont le CV passera sur le haut de la pile, qu'on n'interrogera jamais sur leurs origines, qui ne se feront jamais regarder de travers en raison de leur orientation sexuelle ou de leur handicap – ces personnes-là ne vacillent pas sur leurs celtitudes et restent, pour mon goût, un peu trop silencieuses.(…) » (6) 

« L'identité, ma mère m'en avait donné une version que je chéris encore aujourd'hui. Quand on était petits, elle prenait toujours en stop, sur le chemin de l'école, les enfants gitans qui venaient chaque année installer leur campement près de l'ancien temple d'Artémis, à côté de chez nous. On lui demandait pourquoi elle s'arrêtait, alors qu'ils étaient sales et souvent pieds nus, et pourquoi elle leur donnait notre goûter. Elle nous avait expliqué, sérieuse comme une papesse, que nous aussi on était gitans, mais que ça se voyait moins parce qu'on vivait dans une maison, alors qu'eux vivaient dans une caravane, ce qui leur permettait de voyager tout le temps (…) Elle et mon père appartenaient à cette génération de baby-boomers soixante-huitards que Zemmour fustige dans ses livres et sur tous les plateaux où il est invité. Je l'emmerde et je les admire d'avoir tenté de changer le monde, même s'ils n'y sont pas toujours arrivés (…). Aujourd'hui, je me reconnais dans ces femmes et ces hommes qui défendent les réfugiés à la frontière au nom d'un principe d'humanité qui n'a rien de national, et je me retrouve davantage dans la France qui a remporté la coupe du monde cet été, même si je me fous du foot comme de ma dernière culotte. (…) Le sang impur qui abreuve nos sillons célébré par la Marseillaise n'a pas mes faveurs et je préfère de loin l'Internationale, qui appelle les damnés de la Terre et les forçats de la faim à se mettre debout pour défendre le genre humain. (…)Mais ces derniers temps, c'est Douce France qui caresse mon humeur patriotique dans le sens du poil, surtout chantée par Rachid Taha, de Carte de séjour. Je vous invite à l'écouter. Par les temps qui courent, on en a bien besoin. Qu'on s'appelle Hapsatou, Corinne, Eric ou Rachid ». (6) 

L'idéologie meurtrière promue par Zemmour 

Dans une analyse lumineuse de la production littéraire de d'Eric Zemmour Edwy Plenel débusque tout les non dits du discours d'Eric Zemmour il cite les idéologues qui l'inspirent: « Dans le sillage de l'écrivain Renaud Camus, Éric Zemmour prétend que le peuple français subit un « grand remplacement » dont il devrait se défendre en expulsant de son territoire les musulmans. Cette pensée, déclinée en fiction par Michel Houellebecq, n'est pas une opinion dont il faudrait débattre mais une idéologie potentiellement meurtrière qui renoue avec les pires aveuglements de la catastrophe européenne. Dans l'entretien au quotidien Corriere della Sera Zemmour ne faisait que redire, de façon abrupte, ce qu'il n'a cessé d'énoncer ou de suggérer ces dernières années, y compris sur iTélé à savoir que « les musulmans » n'ont pas leur place en France, formulation générale qui exclut de notre peuple plusieurs millions de personnes en raison de leur origine, de leur culture ou de leur religion.» (7) 

« C'est Jean-Luc Mélenchon poursuit il qui, le 15 décembre 2014, a exhumé sur son blog cet entretien paru en Italie un mois et demi plus tôt, le 30 octobre. La polémique organisée en contrefeu autour du mot « déporter » est une diversion grossière qui ne résiste pas à l'examen des faits, tant elle ne change rien aux propos de Zemmour lui-même « Les musulmans ont leur code civil, c'est le Coran. Ils vivent entre eux, dans les périphéries. Les Français ont été obligés de s'en aller », déclare Zemmour au fil de cet entretien avec Stefano Montefiori. « « Mais alors que suggérez-vous de faire ? Ne pensez-vous pas qu'il est irréaliste de mettre sur des avions («ou sur des bateaux», ajoute Zemmour) cinq millions de musulmans français pour les chasser ? » (…) Cette mise au point ne concerne donc en rien les propos de Zemmour qui, loin de repousser l'hypothèse suggérée d'une expulsion de leur propre pays de « cinq millions de musulmans français », répond : « Je sais, c'est irréaliste mais l'Histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 qu'un million de pieds-noirs, vingt ans plus tard, seraient partis d'Algérie pour revenir en France ? Ou bien qu'après la guerre, cinq ou six millions d'Allemands auraient abandonné l'Europe centrale et orientale où ils vivaient depuis des siècles ? » « Vous parlez d'exodes provoqués par des tragédies immenses », lui rétorque le journaliste italien. Or la réponse de Zemmour est, tout simplement, un appel à la répétition de ces tragédies : « Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation d'un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile. Des millions de personnes vivent ici, en France, et ils ne veulent pas vivre à la française. » (7) 

« Les mots d'Éric Zemmour installent un imaginaire semblable, par la construction arbitraire d'une question musulmane : celui d'un « peuple dans le peuple », d'allogènes qui menacent les indigènes, d'individus étrangers par essence, naissance et nature, vivant à part et tenus à distance, qu'il faut rendre invisibles en les excluant de la cité, puis en les expulsant du pays. (…) Du témoin Victor Klemperer au philosophe Jean-Pierre Faye, en passant par l'historien Johann Chapoutot une littérature abondante nous avertit de ce piège : l'idéal démocratique, c'est au contraire l'affirmation que tout n'est pas possible, et notamment pas la destruction de l'humanité par l'homme. Tout n'est pas possible, et tout n'est donc pas dicible dans l'espace public comme s'il s'agissait d'une opinion en valant une autre – et notamment pas que les Noirs sont inférieurs aux Blancs, que l'Islam est inférieur à la Chrétienté, que les musulmans ne sont pas européens, que les Juifs dominent les médias, que l'expulsion des Français d'origine étrangère est une solution, que la stigmatisation d'une religion est légitime, que la discrimination à l'embauche l'est tout autant, tout comme le contrôle au faciès,(…) ». (7) 

« Il est aisé conclut Plenel de faire porter la principale responsabilité à Nicolas Sarkozy dont la présidence a libéré tous les monstres du passé, se plaçant d'emblée sous la terrifiante promesse d'un « ministère de l'identité nationale et de l'immigration » tenu par un transfuge socialiste. De fait, la radicalisation, entre 2007 et 2012, de la droite anciennement gaulliste fut la double mort symbolique de Charles de Gaulle : en ouvrant grand la porte aux nostalgiques du pétainisme et de l'OAS, aux héritiers de la collaboration et de la colonisation, le sarkozysme a tué le gaullisme résistant de 1940 et le gaullisme décolonisateur de 1962. (…) Les mots de Zemmour, Camus, Houellebecq ne sont pas hors sol. Ils accompagnent des politiques étatiques et des vulgates médiatiques qui, depuis dix ans, légitiment une désignation négative de nos compatriotes musulmans, de leur croyance, de leur culture et de leur histoire. C'est ainsi que commence l'apprentissage des ségrégations, et cette propédeutique infernale de l'inégalité est sans fin, n'épargnant dès lors aucune minorité, aucune différence, aucune dissemblance. (…) Loin d'être une idée abstraite, cette défense appelle des solidarités concrètes. Une politique de l'empathie, un souci des causes communes, un refus des silences complices. Car rien n'est plus désolant, aujourd'hui, que la solitude qui entoure l'humanité, ces hommes, ces femmes, ces enfants que les idéologies racistes ici inventoriées envisagent d'exclure, d'expulser, de déporter. (…) Notre silence, votre silence. Si d'aventure, nous ne réussissons pas collectivement à empêcher la catastrophe qu'appellent de leurs vœux Camus, Zemmour et Houellebecq, nous nous souviendrons avec honte de cette alarme. » (7) 

Je suis Eric Zemmour et mon nom est une honte pour la France 

A sa façon Rachid Barbouch parodie Zemmour :      « Mon nom de famille est «Zemmour» . C'est un nom porté par les Berbères d'Afrique du Nord J'ai entendu quelqu'un de chez les «Terriens» déclarer que le nom Eric Zemmour est une « insulte à la France ». Il n'a pas tort. Je suis la honte de la France. (…) En plus de m'appeler Eric Zemmour, je n'incarne pas les valeurs qui font sa grandeur. Liberté, Egalité et Fraternité, quelle horreur ! Du kif kif bourricot Je ne respecte ni ne supporte la diversité. Je ne respecte ni ne supporte les Droits de l'Homme. Je suis un semeur de haine. J'aime pas mon dissemblable. Et la justice m'en a puni deux fois. Pas qu'une seule fois. Je n'en ai tiré aucune leçon. J'ai été condamné pour provocation à la discrimination raciale en 2011 et pour provocation à la haine envers les musulmans en 2018. Pourtant je suis invité presque sur toutes les télés. C'est dingue ! Hein ? Y en a que ma présence rend heureux. Je persiste et signe. Mon nom fait honte à la France. Mais y en a qui m'aiment. Ils aiment quand je m'en prends aux Arabes. Ils aiment quand je m'en prends aux mouslims. Ils aiment quand je m'en prends aux Africains. J'aime. Mes fans aiment ça aussi. Pourtant je présente des signes de déséquilibre qui ne trompent personne »(8) 

Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité 

Pour sa part l'écrivain Ben Jelloun s'est senti lui aussi interpellé par la logorrhée de Zemmour concernant l'identité Il propose de se rebaptiser François...il écrit : « Aujourd'hui, je change de prénom. L'an prochain, une fois habitué à être interpellé par un bon prénom bien français, quelque chose de souche, je changerai de nom. J'hésite entre Durant et Dupont. (…) J'ai pensé l'arabiser, mais ne voulant pas m'attirer les foudres d'Éric Zemmour, je me suis abstenu. Au fait, Zemmour, ce n'est pas très français. Ça sent Maghreb, Berbérie, Arabie. Qu'importe, puisqu'il rêve de voir l'Assemblée nationale voter une nouvelle loi pour que tous les Français d'origine étrangère, forcément non contrôlée, soient dans l'obligation de franciser leurs nom et prénom. Même si elle n'existe pas sur le papier, j'obéis en bon républicain. François. Durant. l'obsession de Zemmour de voir tous les Français pas très blancs, pas très catholiques, changer de nom pour paraître ce qu'ils ne sont pas est tout simplement stupide. Benalla a transformé Maroine en Alexandre. Cela n'a pas empêché une certaine presse de le révéler et de rappeler ses origines marocaines ». (9) 

« M. Zemmour croit en l'existence des races. Il a même déclaré qu'il y en a qui sont moins français que d'autres En francisant les noms, deviendrait-on un vrai et bon Français ? On devrait demander à Zidane de changer lui aussi de nom. Ça sonne kabyle. Pas bon ! Je comprends qu'un comédien d'origine arabe ou berbère (le cas de Dany Boon ou de Daniel Prévost) veuille changer son nom dans une société où il y a de nombreux préjugés. Auraient-ils fait la carrière qu'ils ont faite avec un Mohamed comme prénom, puis un nom en kabyle imprononçable ? Peut-être. La preuve : Adjani, Debbouze, Omar Sharif, et des centaines d'autres artistes ont réussi malgré le nom qu'ils portent, comment expliquer cela ? » (9) 

« Dans le même ordre cela me rappelle effectivement le plafond de verre véritable épée de Damoclès au dessus de ces français à part entière qui veulent émerger Mustapha Kessous journaliste au monde raconte.: «Brice Hortefeux a trop d'humour. Jeudi 24 avril 2008. Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale doit me recevoir dans son majestueux bureau. Un rendez-vous pour parler des grèves de sans-papiers dans des entreprises. Je ne l'avais jamais rencontré. Je patiente avec ma collègue Laetitia Van Eeckhout Brice Hortefeux arrive, me tend la main, sourit et lâche: «Vous avez vos papiers?» (...) Je pensais que ma «qualité» de journaliste au Monde allait enfin me préserver de mes principaux «défauts»: être un Arabe, avoir la peau trop basanée, être un musulman. Je croyais que ma carte de presse allait me protéger des «crochets» balancés par des gens obsédés par les origines et les apparences (…) Certains n'hésitent pas à appeler le siège pour signaler qu'«un Mustapha se fait passer pour un journaliste du Monde! (…) «Ça fait bien longtemps, avoue Mustapha Kessous, que je ne prononce plus mon prénom lorsque je me présente au téléphone: c'est toujours «M. Kessous». J'ai dû amputer une partie de mon identité, (...) Pour que la réussite soit de mon côté, j'ai demandé à être éduqué dans une école catholique: j'ai vécu l'enfer! (...) Que dire de la police? Combien de fois m'a-t-elle contrôlé- y compris avec ma mère, qui a plus de 60 ans -, plaqué contre le capot de la voiture en plein centre-ville, fouillé jusque dans les chaussettes, ceinturé lors d'une vente aux enchères, menotté à une manifestation? On dit de moi que je suis d'origine étrangère, un beur, une racaille, un islamiste, un délinquant, un sauvageon, un «beurgeois», un enfant issu de l'immigration... Mais jamais un Français, Français tout court.» (10) 

La haine de soi de Zemmour avec l'humour d'El Manchar 

Le journal atirique El Manchar imagine le pire : « Le polémiste très français, Eric Zemmour, a tenté de mettre fin à ses jours ce mercredi 14 septembre, il aurait posé sa tête sur un rail en attendant le passage du train dans le but manifeste de se suicider. (…) Eric Zemmour en serait arrivé au suicide après avoir découvert qu'il était d'origine algérienne. lui qui croyait dur comme fer qu'il était plus français que Charles Martel. 

Le polémiste essayiste aurait été pris de doutes quant à sa francitude en se regardant dans une glace. Eric aurait découvert que non seulement il n'était pas français de souche mais qu'en plus il était d'origine algérienne, et cela aussi loin qu'il serait remonté dans son arbre généalogique. Pris d'un accès de démence, il serait sorti nu de sa maison en courant dans tous les sens : direction la voie ferrée où il aurait tenté de mettre fin à son existence par décapitation à l'algérienne. 

Un suicide pas très français, en somme. Mais manque de bol, des passants l'auraient secouru juste à temps lui évitant ainsi une mort certaine. Selon des témoignages concordants, une fois mis à l'abri, Eric Zemmour aurait crié en sanglotant «maintenant que je suis devenu arabe, je rate jusqu'à mon suicide!!». A l'heure qu'il est, l'auteur est interné dans un asile psychiatrique à Paris où il s'occupe comme il peut en écrivant des choses délirantes qui seront certainement compilées et publiées par son éditeur lors de la prochaine rentrée littéraire » (11). 

Zemmour continuera à sévir ses condamnations à des amendes sont largement compensées par les revenus de ses ouvrages laudateurs. La droite y trouve son compte la Gauche proteste. Zemmour engrange et soigne sa visibilité. Le racisme est un délit affirme Guy Bedos . Amen 

*Professeur.Ecole Polytechnique Alger 

Note 

1.https://www.linternaute.com/actualite/personnalites/1414541-eric-zemmour-le-conflit-avec-hapsatou-sy-se-durcit-les-phrases-choc-s-accumulent/ 

2.Hamdi Baala https://www.huffpostmaghreb.com/entry/audin-hapsatou-sy-des-appels-en-france-a-bannir-zemmour-des-antennes-apres-de-nouveaux-propos-abjects_mg_5ba218ade4b046313fc0ec96 

3. David Nakache https://blogs.mediapart.fr/david-nakache/blog/190918/eric-zemmour-trop-cest-trop-1 

4.http://leplus.nouvelobs.com/contribution/557079-quand-eric-zemmour-accuse-christiane-taubira-de-s-en-prendre-aux-hommes-blancs.html 

5.Laurent Sagalovitsch — https://www.slate.fr/story/167492/zemmour-hapsatou-sy-cancre-histoire?utm_source=Ownpage& 

6. Elise Thiebaut https://blogs.mediapart.fr/elise-thiebaut/blog/180918/je-m-appelle-elise-et-j-emmerde-eric-zemmour 

7.Edwy PlenelHttps://www.mediapart.fr/journal/france/040115/l-ideologie-meurtriere-promue-par-zemmour 

8.Https://blogs.mediapart.fr/rachid-barbouch/blog/210918/je-suis-eric-zemmour-et-mon-nom-est-une-honte-pour-la-france 

9. Tahar Ben Jelloun http://www.lepoint.fr/invites-du-point/tahar-ben-jelloun/ben-jelloun-ne-m-appelez-plus-tahar-21-09-2018-2253140_1921.php?boc=1717051&m 

10. Moi, Mustapha Kessous, journaliste au Monde victime du racisme. Le Monde 23 09 2009 

11.Nazim Baya https://el-manchar.com/2016/09/14/eric-zemmour-tentative-de-suicide-decouvrant-quil-dorigine-algerienne/ 

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