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Présence militaire américaine en Tunisie : les démentis ne dissipent pas les doutes

Le président tunisien Béji Caïd Sebsi reçu à la Maison-Blanche. D. R.

Le président tunisien Béji Caïd Sebsi reçu à la Maison-Blanche. D. R.

L'information, révélée par la presse internationale, sur l’existence d’une base américaine en Tunisie a fait réagir le ministère de la Défense de ce pays qui n’a toutefois pas réussi à dissiper les doutes qui planent depuis longtemps sur une présence militaire étrangère non-assumée.

Le porte-parole du ministère tunisien de la Défense a, dans une déclaration faite ce jeudi, nié en bloc l’information, relayée par plusieurs médias internationaux, selon laquelle les Etats-Unis ont «secrètement étendu leur réseau mondial de bases de drones à l’Afrique du Nord, déployant des appareils sans pilote et du personnel militaire américain dans une structure en Tunisie pour mener des missions espionnes en Libye voisine». D’après le Washington Post, les drones ont commencé à décoller de la base tunisienne fin juin et «ont joué un rôle clé dans une vaste offensive aérienne américaine contre un fief de l’Etat islamique» en Libye. Cette information a été reprise par des médias français, dont notamment France 24, organe officiel du Quai d'Orsay, ministère des Affaires étrangères de la France, pays directement impliqué dans la guerre en Libye. 

Le porte-parole du ministère tunisien de la Défense arguera que, dans le cadre de la coopération «bilatérale» tuniso-américaine, son pays aurait acquis des drones pour former ses militaires à utiliser cette technologie et pour le contrôle de la frontière avec la Libye, «afin de détecter tout mouvement suspect», a-t-il déclaré dans sa conférence de presse. Il jurera ensuite que le territoire tunisien «n’a pas et ne sera jamais utilisé» pour frapper des cibles en Libye. 

Cela dit, ce qui inquiète davantage dans cette histoire, c’est que l’armée américaine parvienne, à travers son activité prétendument antiterroriste et tout à fait illégale, à déstabiliser toute la région du Maghreb. Car, non seulement une intervention militaire des Etats-Unis galvaniserait les groupes terroristes qui infestent la Libye et, à un degré moindre la Tunisie, et les pousserait à se redéployer dans d’autres pays voisins, comme l’Algérie, mais, plus grave, elle risque d’installer la région dans une situation de tension durable. Une situation qui mènerait immanquablement à sa dislocation, comme c’est le cas aujourd’hui en Irak.

Ce n’est pas la première fois que Tunis dément des informations sur une présence accrue de l’armée américaine sur le sol tunisien. Les inquiétudes sont apparues lors d’une visite effectuée à Washington par le président Béji Caïd Sebsi en mai dernier. Washington avait accepté l’adhésion, avec statut spécial, de la Tunisie au sein de l’Otan. Une faveur qui a, bien entendu, comme contrepartie la disponibilité de la Tunisie à accomplir un rôle de sous-traitant de l’organisation atlantiste dans la région et à accorder, éventuellement, la liberté totale à l’armée américaine de mener des opérations à partir de ce pays. Nous en sommes là, aujourd’hui, avec les bombardements effectués par l’armée américaine contre des positions de Daech en territoire libyen. 

Pour l’Algérie, ce pacte militaire de nos voisins avec l’Otan ne peut qu’avoir de mauvaises conséquences, y compris sur la coopération entre les deux pays. Même si, officiellement, les Tunisiens avouent ne pas pouvoir se passer de l’aide algérienne.  

R. Mahmoudi

 
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