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Quand l’islam est honoré par ses maudits enfants !

Quand l’islam est honoré par ses maudits enfants !

De partout, ils étaient attaqués. Quelques-uns parmi eux ont été exécutés. D’autres persécutés. D’autres emprisonnés. Les écrits des uns ont été incinérés... Ainsi les savants musulmans de lumière ont traversé leur vie intellectuelle.
Mais ces diabolisés, ces enfants athées, comme ils étaient souvent désignés, sont l’image positive de la civilisation musulmane qui, certes, a énormément donné à la société de la science et de la pensée humaines.
Maudits par leurs confrères musulmans, mais dès qu’il s’agit d’évoquer la grandeur de la civilisation arabo-musulmane, ces excommuniés sont souvent cités par leurs ennemis, comme pour prêcher, devant l’Occident, les mérites des savants musulmans.
En philosophie, en médecine, en chimie, en littérature, en mathématiques, il faut le dire, les enfants qui ont bâti la civilisation arabo-musulmane sont ceux jugés, par leur confrère religieux, comme renégats.
Certes l’église n’était pas non plus tolérante envers les savants et les philosophes chrétiens, les condamnations retenues par l’histoire envers ces derniers sont multiples et atroces: les cas de Copernic, de Galilée, de Spinoza, de Flaubert…sont connus. Mais le combat mené par les intellectuels pour l’instauration d’un État de droit, pour l’établissement de la laïcité, pour la défense de la liberté individuelle et collective politico-sociale a fait reculer le poids du religieux fanatique.
Dans le monde arabo-musulman d’aujourd’hui, dans ce monde de communication speed, des prêcheurs continuent à crier haut et fort : “La terre ne tourne pas. Elle est fixe”! Cela est dit devant des millions de musulmans, et transmis sur des chaînes de télévision ! Et ils sont applaudis par les croyants-proies !
Dès qu’un musulman cherche à justifier l’influence de la civilisation arabo-musulmane sur l’Occident, cela est une réalité historique, se trouve malgré lui en train de nominer les noms des renégats musulmans.
Ibn Sina Avicenne (980-103) le père de la médecine, savant et philosophe, a été vu et jugé par Hamed El Ghazali (1058-111) comme athée. Jeté en prison à maintes reprises. Forcé de vivre en clandestinité.
Parler de la rationalité c’est évoquer Ibn Rochd (1126-1198) dont la pensée est arrivée jusqu’à l’Europe. Mais évoquer Ibn Rochd, chez lui, c’est hisser le nom d’un philosophe qui a dérangé l’ordre établi des faquih (les religieux). Quelques-uns de ses livres ont été brûlés. Ibn Rochd continue à déranger les salafistes contemporains.
Parler de la littérature arabo-musulmane qui a marqué le lectorat universel, c’est sans doute évoquer des noms et des titres qui ont bouleversé et continuent à bouleverser l’ordre établi par l’hégémonie de l’hypocrisie politico-religieuse et culturelle : Abou Nouwas (756 ?-815), à Al Maari (973-1057) à Taha Hussein (1889-1973), à Naguib Mahfouz (1911-2006)… Ces faiseurs de livres et d’autres ont enduré la censure : Le Diwan (l’œuvre poétique complète) d’Abou Nouas demeure interdit jusqu’à nos jours. Même la statue d’Al Maâri, célèbre littérateur et philosophe, n’a pas échappé aux crimes de Daech qui, une fois qu’il a pris le contrôle de la ville de Ma’arrat Al Numan en Syrie où il est enterré, n’a pas tardé à la mutiler. Sous prétexte que Les Jours, livre autobiographique de Taha Hussein, publié en 1929, critique El-Azhar, cette dernière n’a pas tardé à le mutiler. Si, par le passé, les interdictions imposées par le diktat religieux musulman, sont comprises même si elles sont condamnées, un fort mouvement des religieux fanatiques appuyé par un ensemble d’universitaires (les soi-disant douktours) continuent jusqu’au jour d’aujourd’hui de crier à l’hérésie d’Ibn Rochd, à insulter Abou Nouas, à condamner Les Mille et Une Nuits et al Foutouhat El Mekkiya d’Ibn Arabi (1165-1240)… Dans cet acharnement contre la raison, la diversité et la spiritualité, réside notre handicap socio politico culturel dans lequel plonge le monde arabo-musulman.
Sans la réconciliation avec notre patrimoine local et universel de rationalité, le fanatique prendra le dessus par rapport à la critique, le féqih vaincra le philosophe, le charlatan battra le scientifique, l’hypocrisie voilera la sincérité.


A. Z.
aminzaoui@yahoo.fr

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