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Improvisations et Turbulences à l'Education Nationale

Bachir Hakem
Bachir Hakem

Entre programme de deuxième génération, baccalauréat 2016, mauvaise gérance du problème du dossier des contractuels, menace contre les candidats au baccalauréat 2016 et contre les surveillants à cet examen l’école ne s’y retrouve plus et panique.

Après treize ans d’application de la réforme de l’éducation en Algérie et après le passage de trois ministres à la tête de ce secteur stratégique pour l’avenir du paysoù chacun y a mis son grain de sel. Aujourd’hui, en 2016 l’école est toujours victime des décisions surprenantes et toujours applicables sans aucune étude locale.

En cette fin d’année scolaire 2016, et à chaque jour nous nous trouvons confronter à des décisions controversées.

Nous citerons quelques-unes :

  • Après avoir fixé la date de l'examen du baccalauréat 2016 une première fois pendant le mois de ramadan,celui-ci est avancé au 29 mai 2016.
  • Après avoir fixé le bac blanc au 8 mai 2016, le troisième trimestre ne comprendra désormais plus quatre semaines et cet état de fait est accepté par tout le monde (parents d’élèves, enseignants, ministère de l’éducation et pédagogues).
  • Après avoir décidé d’organiser les compositions de fin d’année pour les autres classes à partir du 04 juin 2016, cette date vient d’être changée pour le 15 mai 2016 soit avant le baccalauréat.
  • Après avoir opté d’organiser le concours de recrutement des enseignants le 30 avril 2016 et après s’être entêté à ne pas organiser un concours interne pour les contractuels ou leur intégration, nous voilà confronté à l’un des plus grands problèmes que connaitra l’éducation la correction d’au moins trois millions de copies pour choisir 2800 candidats. Ceci montre le bricolage du ministère incapable de prendre une décision favorable au secteur de l’éducation. Nous noterons que sur les 970 000 candidats 35 000 seulement ont enseigné au moins pendant une année, les autres pour la plupart c’est ou des chômeurs ou des fonctionnaires dans un autre secteur ou des femmes au foyer c’est peu parmi eux ont vraiment la vocation d’enseignants et s’ils trouvent mieux, ils quitteront à la première occasion le secteur sans demander leur reste ainsi que beaucoup d’entre-deux démissionneront car le métier d’enseignant est très pénible.
  • Plus la date de l’examen du baccalauréat approche, plus les menaces de sanctions à l’encontre des surveillants et des élèves sont lancées par le ministère incapable de trouver les solutions à la tricherie ou à l’absentéisme des surveillants. Ces décisions perturbent le candidat déjà stresser par l’examen et le surveillant malade chronique ou fatigué, obligé d’obéir souvent au dépens de sa santé ce qui nous a valu par le passé des décès et des dépressions. Ce n’est pas de cette façon qu’on résoudra les problèmes. Le ministère panique de voir les scandales des années précédentes revenir et prend des décisions improvisées qui montre le manque de crédibilité de ce secteur vis-à-vis de ses cadres, des élèves et de la société.

Au moment où en cette fin d’année le secteur a besoin de stabilité et de sagesse, le Ministère opte pour la menace et perturbe tout le monde ceci n’est pas digne d’un secteur de l’éducation et nous ne sommes pas surprisde la montée de la violence dans l’école si les responsables eux-mêmes allument le feu. Car il est inconcevable d’obliger un enseignant à surveiller s’il a des raisons médicales ou sociales, ne lui permettant pas d’être présent le jour J comme il est inconcevable de ne pas permettre à un élève d’aller aux toilettes pendant l’examen. Le baccalauréat est examen comme les autres et est en réalité une fête pour la scolarité d’un élève.

  • La nouvelle surprenante décision est celle de l’application des programmes de deuxième génération pour le primaire et moyen dès l’année prochaine avec l’édition de nouveaux livres qui comme chacun le sait demande un budget monstre dont les heureux bénéficiaires ne seront connus que plus tard. Voilà le secteur continue sa politique d’improvisation et le laboratoire de l’élève ou de l’Algérie cobaye continue car aucune vraie formation ne s’est opéré sur ces programme pour les appliquer dans la précipitation comme tous les programmes et réformes qui s’appliquent dans notre pays.

L’éducation sera toujours perturbée par des décisions politiques ou des décisions venues d’en haut sans aucune connaissance du secteur de sa force et de sa faiblesse.

Aujourd’hui, il nous est interdit tous de vivre le jour le jour, mais de faire une vraie planification dans tous les secteurs pas uniquement dans l’éducation.

Le secteur possède des cadres délaissés ou bien eux-mêmes démissionnaires capables de faire sortir l’école du gouffre dans lequel on l’a mis mais personne ne s’en soucie, chacun cherche son intérêt personnel et celui de sa famille avant celui du pays. Le ministère aujourd’hui cherchedans la société celui qui l’accompagne et non pas celui qui le contredit car chacun gère sa carrière au dépens de l’école algérienne.

Nous avons aujourd’hui besoin dans chaque secteur, un conseil de planification algérien capable de mener l’Algérie par exemple dans l’éducation sur une période de plus de 15 ans.

Ce conseil est la seule solution à faire sortir l’éducation de l’improvisation quotidienne, sauver l’école et sortir notre éducation de la dépendance mondiale dictée par le FMI et la Banque Mondiale.

Grâce à ce conseil nous pouvons prévoir nos besoins, comparer notre école aux autres écoles, revoir notre réforme et prévoir la nôtre, revoir les programmes et les matières à enseigner, adopter des méthodes de luttes contre la violence, revoir notre baccalauréat et ses spécialités, revenir à l’enseignement technique et la formation professionnelle en les développant encore plus. Mais tout cela ne doit pas se faire dans la précipitation mais établir un programme pour sauver l’éducation en trois étapes : courte durée, moyenne durée et longue durée.

Des millions d’innocents élèves sont victimes de nos décisions et chacun de nous doit se juger lui-même pour en avoir fait des cobayes victimes aussi bien de leur parents, de leurs enseignants, de leur ministère, du gouvernement et toute la société. Chacun est responsable et doit prendre ses responsabilités pour sauver ces enfants. Ce n’est pas l’école responsable des maux de la société mais les décisions improvisées et leur application à l’aveuglette.

L’application des nouveaux programmes, la réforme, les menaces, les ordres, les accusations, la politique du populisme ne résoudront jamais les problèmes de l’éducation si nous nous entêtons chacun à son niveau d’ignorer l’autre et de croire uniquement en sa qualité pour trouver la solution ou le remède miracle à l’école. Ce n’est pas un simple séminaire ou une conférence de chercheur ou formateur qui nous aideront mais une vraie étude à tous les niveaux : étude du primaire seul, étude du moyen seule et étude du secondaire seul pendant une ou deux ans pourront nous donner un aperçu des problèmes et non pas des rapports de directeurs ou d’inspecteurs.

HAKEM BACHIR PROFESSEUR DE MATHEMATIQUES AU LYCEE COLONEL LOTFI D’ORAN

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