Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Espace conçu pour les Démocrates de tous bords.

Réseau des Démocrates

Policiers-gouvernement : Qui reculera ?

le 18.10.14 | 10h00 2 réactions

Imprimer Envoyer à un ami Flux RSS Partager

Après trois jours de protestation à Alger, les policiers en colère ont fini par rejoindre leur lieu
de travail, sans pour autant désarmer.

Il n’y a plus de policiers rassemblés devant la présidence de la République. Après trois jours de protestation au cœur de la capitale, les milliers de policiers en colère ont fini par rejoindre leur lieu de travail, sans pour autant désarmer. La suspension de leur sit-in devant la Présidence, à El Mouradia, ne signifie nullement la fin de leur mouvement de protestation. Après avoir remis leur plateforme de revendications au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avec lequel ils disent avoir eu une discussion plutôt rassurante, les policiers révoltés contre leurs conditions de travail et de vie sont aujourd’hui dans l’attente des résultats de la rencontre interministérielle de demain.

Cette rencontre, qui sera présidée par Abdelmalek Sellal, sera plus que déterminante dans l’issue de ce conflit inédit entre les policiers et leur employeur. Elle sera décisive pour la suite du mouvement de protestation qui secoue ce corps de sécurité. Le gouvernement va-t-il céder en donnant satisfaction aux 19 points énumérés dans la plateforme de revendications ? Ce serait difficile en raison de la nature de certaines revendications. Le Premier ministre a déjà donné un avant-goût de ce que pourrait accepter le gouvernement.

Il a d’abord évacué la question de l’éviction du Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) en affirmant qu’elle dépasse ses prérogatives. D’autres points sont également difficiles à satisfaire. Car, le gouvernement doit faire attention pour éviter d’irriter les autres corporations. Ainsi, va-t-il autoriser les policiers à créer un ou des syndicats, alors que plusieurs syndicats actifs sont privés d’agrément depuis des années ? Va-t-il accorder une augmentation de salaires de 100% et une pension de 10 000 DA aux femmes au foyer des policiers ? Va-t-il accepter que les policiers prennent leur retraite après 20 ans de service, alors qu’on a refusé une retraite à 55 ans aux enseignants ?

Aussi, le gouvernement va-t-il céder sur la question de l’impunité des policiers qui seraient responsables d’excès lors de l’accomplissement de leurs missions de «maintien de l’ordre public» ? Autant de questions qui n’auront de réponses que ce dimanche. Un dimanche qui s’annonce long pour les policiers et risqué pour le gouvernement. Cela même si l’on se demande aussi si les policiers protestataires sont prêts à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Certains d’entre eux affichent une détermination de fer.

D’autres semblent moins téméraires. Mais personne, aujourd’hui, n’est en mesure de dire avec certitude si ce mouvement de protestation inédit, qui a été largement repris par les médias internationaux, va se poursuivre dans le cas où les résultats de la rencontre interministérielle ne seraient pas satisfaisants. Qui donc reculera ? Le gouvernement de Abdelmalek Sellal, qui a affiché une volonté de résoudre rapidement cette crise qui a ébranlé l’Etat, ou les policiers en colère qui se contenteraient du peu qui leur sera accordé ? L’équation semble difficile à la fois pour le gouvernement comme pour les policiers révoltés.

L’Etat ne pourra pas tout leur accordé, au risque de faire face à des mouvements de protestation massifs de différents corporations actuellement en ébullition. Les hauts responsables du pays sauront-ils trouver le juste milieu pour désamorcer cette crise, qui s’installe dans un corps de sécurité en pleine période de graves menaces sécuritaires ? Le DGSN semble ainsi confiant quant à l’issue de ce conflit. Il sera d’ailleurs face aux journalistes lundi, au lendemain de cette rencontre interministérielle.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article